vendredi 31 août 2012

Des tirages jouables

Salut à tous,

A présent que le tirage au sort de la Ligue des Champions a été effectué, que l'on connaît enfin les affiches qui vont rythmer nos mardi et mercredi soirs durant les trois prochains mois, regardons un peu en détail ce tableau prestigieux afin de le connaître encore plus en profondeur.

Comme d'habitude, il donne le vertige. Il ne manque pour ainsi dire personne... hormis chez les Français : Lyon et Marseille, qui semblaient programmés, il y a seulement une ou deux saisons, à être présents tous les ans en C1, de par leur régularité sportive et leur puissance financière, et à être tous les ans les représentants de la Ligue 1 en Ligue des Champions, ne
sont pas présent. Et à force d'être là, notamment l'OL, ils avaient amassé suffisamment de points UEFA pour être protégés lors des tirages au sort, et suffisamment d'expérience pour se qualifier quasiment chaque saison. Mais cette fois c'est terminé, les cartes ont été rabattues. En dehors de Lille, qui était déjà présent l'année dernière, les deux autres représentants français font presque figure de petits nouveaux sans expérience, surtout l'un des deux d'ailleurs.

En terme de points UEFA, seuls les surprenants danois de Nordsjaelland font pire que Montpellier, le champion de France, qui n'a disputé que deux matches européens depuis novembre 2000, et une double défaite contre le Deportivo La Corogne en Coupe UEFA (1-3, 0-2). Pour les autres clubs, la mauvaise affaire allait pourtant être de tomber sur ce qui était tout de même le champion de France, comme ça l'était de tomber sur Malaga ou Dortmund, les autres faux-amis du chapeau 4. C'est le charme des points UEFA des clubs par rapport à ceux des pays.

Le cas du PSG est évidemment particulier. Absent de la Ligue des Champions depuis 8 ans, durant lesquels il a disputé quatre saisons de Ligue Europa (1 quart de finale, deux huitièmes), il en a profité pour accumuler des points qui lui ont permis de conserver une certaine tenue au niveau européen, et d'éviter le dernier chapeau, contrairement à des gros morceaux comme Dortmund ou le Celtic Glasgow, par exemple. Mais son changement de statut financier et son recrutement en faisait un des principaux pièges du chapeau 3, avec l'Ajax, la Juventus (!) et Lille bien sûr, sans parler de l'Olympiakos, Anderlecht, le Spartak Moscou ou Galatasaray, les autres résidents d'un chapeau 3 finalement très relevé.

Au moment du tirage de son nom, le PSG pouvait tomber dans deux groupes : le D, l'inévitable groupe de la mort dans lequel figuraient déjà le Real Madrid et Manchester City, ce qui aurait donné aux ambitions européennes du club un très sérieux plomb dans l'aile ; et le A, avec Porto et le Dynamo Kiev, un groupe piège mais quand même moins effrayant sur le papier que le précédent. Et Steve McManaman a eu pitié du club parisien, déjà affligé d'un début de championnat compliqué, en l'envoyant dans ce groupe ou deux de ses vieilles connaissances l'attendaient. Le PSG avait en effet déjà affronté Porto lors de sa dernière expérience, terminée en phase de poule mais avec un bilan bizarrement positif face aux
Portugais (2-0, 0-0), et un but improbable de Coridon au Parc des Princes, et Kiev lors de sa fameuse campagne de 1994-95, terminée en demi-finales face au Milan AC après avoir éliminé le Barça (1-1, 2-1) et battu deux fois le club ukrainien (2-1, 1-0) dans une poule où il avait remporté tous ses matches, notamment contre le Bayern (2-0, 1-0)... une autre époque. A noter que Sylvain Armand, toujours au PSG cette saison, avait participé à la campagne de l'automne 2004...

Pour le LOSC, dernier l'an dernier d'une poule très abordable (Inter, Moscou, Trabzonspor), il ne pourra que se sublimer dans celle que l'UEFA lui a réservé, et qui n'est pas piquée des hannetons : Bayern, Valence, BATE Borisov. Bizarrement, je trouve qu'il y a la place de passer. Le Bayern semble au-dessus, mais pas Valence, comme toujours en grandes difficultés financières, et bien sûr Borisov, contre qui il faudra faire le plein pour espérer quoique ce soit. Deux succès contre les Biélorusses, qu'on sait sous-estimés mais quand même, un nul contre le Bayern, une victoire contre Valence, et ça devrait passer.

Pour Montpellier, ça aurait pu être pire, mais ça reste coton. Arsenal, Schalke et l'Olympiakos ne sont pas, ou plus, des mastodontes du football européen, a priori aucun d'entre eux ne devraient soulever la Coupe en fin de saison, mais ça reste de bons morceaux pour un club comme Montpellier, qui ne pourra que se sublimer dans de telles affiches. A noter quand même que les retrouvailles avec Olivier Giroud (Arsenal) seront particulièrement savoureuses... s'il joue, ce qui n'est pas gagné au vu de ses débuts à Londres.

Pour le reste, Milan, dépecé cet été par le PSG notamment, se retrouve dans un groupe particulièrement piégeux avec le Zénit, Anderlecht et Malaga. Moi je dis que ça sent la surprise... les Russes, notamment, me semblent très dangereux. Et si Malaga arrive à stopper la saignée financière qui le marque depuis le début de l'été, ils peuvent également surprendre. Le groupe D, on l'a dit, est très relevé. A noter que si l'argent peut faire beaucoup de choses, il ne peut pas - ou plus - intercéder dans les tirages au sort, puisque ça fait deux fois de suite que City se retrouve dans la poule la plus relevée, après Naples, Villarreal et le Bayern... le club anglais avait terminé troisième derrière les Allemands et les Italiens, avec... 10 points, ce qui dans 95 % des cas assurent une qualification... les hommes de Mancini auront plus fort à faire avec encore le Real, l'Ajax et Dortmund, qui avait raté son retour en C1 l'an passé. Privé de Kagawa, le Borussia peut quand même surprendre, grâce à son excellente qualité de jeu. Pour l'expérience, en revanche...

Dans le groupe E, Chelsea, le tenant qui semble marcher sur l'eau en ce début de saison, grâce aux bons offices d'un Eden Hazard cependant décevant l'an passé en C1 avec Lille, et la Juventus devront se méfier du Shaktar Donetsk, jamais facile à manier avec sa troupe de Brésiliens venus de nulle part. Pour Nordsjaelland, en revanche, les seuls problèmes qu'ils devraient poser seront aux commentateurs de leurs matches, mais bon, on ne sait jamais... dans le groupe G, Barcelone se retrouve dans une poule évidemment à sa portée, mais les matches contre Benfica, mais aussi le Celtic et le Spartak Moscou, ne seront pas si évidents. Je vous l'ai dit, que le plateau était relevé...

Remarquez, Manchester United n'a vraiment pas à se plaindre, avec Braga, Galatasaray et Cluj. En même temps, le club mancunien n'était pas sorti d'une poule composée de Bâle, Benfica et l'Otelul Galati... avec donc des Portugais et des Roumains, encore ! Mais un grand club ne réitère jamais les mêmes erreurs...

Dans le détail, ça donne quoi ? Quatre Anglais et autant d'Espagnols, trois Français, Allemands et Portugais, ces derniers n'ayant jamais eu autant de participants à ce stade dans leur histoire, une récompense particulièrement méritée. En revanche, la grosse surprise vient de l'Italie, qui ne place que deux clubs, Milan et la Juve, et se retrouve au niveau des Russes et des Ukrainiens, en raison de l'élimination en barrages de l'Udinese, et de la perte de son quatrième qualifié, aux dépends des Allemands. Attention ne rigolons pas trop, parce que ça pourrait aussi vite nous arriver, un cran en-dessous... à noter quand même que, comme l'an passé, les Pays-Bas ne seront représentés que par l'Ajax... Alkmaar, Twente et surtout le PSv n'auraient pourtant pas fait tâche.

Dix-sept pays sont représentés, contre 18 l'année dernière, l’Écosse et le Danemark remplaçant la Suisse, la République Tchèque et Chypre, et 18 l'année précédente. Treize pays (Allemagne, Angleterre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine) n'auront raté aucun des trois derniers tirages au sort. Le renouvellement est donc relatif, et on peut parler d'une première division européenne composée d'une bonne dizaine de championnats. Les autres passent, repassent... quand ils le peuvent. A noter que l'Angleterre a toujours eu quatre qualifiés depuis la saison 2004/2005 !

Voilà, maintenant vivement le début des hostilités ! On va se régaler, comme toujours. Rappelons que depuis l'instauration des poules, en 1991, on tourne à 2,63 buts par matches, avec une moyenne à 2,8 sur les deux dernières saisons...

A plus tard !

vendredi 17 août 2012

Pas si inintéressant !


Salut à tous,

Comme promis, même avec un jour de retard, revenons sur ce premier match des Bleus en 2012-2013, et celui de Didier Deschamps, qui succède à son ami Laurent Blanc dans une indifférence quasi générale. Autant, lorsque ce dernier avait succédé à Raymond Domenech, on avait eu l'impression de l'arrivée d'un messie, du sauveur qui allait relever la France après six années terribles (juste marquées par une finale de Coupe du Monde et trois qualifications pour des grands tournois, mais peu importe), autant là on a le sentiment que les gens ont compris que ce n'était pas forcément le sélectionneur qui faisait la différence. Vous mettez Aimé Jacquet à la tête de l'Equipe de France des années 60, elle sera toujours aussi nulle. Vous mettez Domenech en 1998, il aurait aussi bien pu être champion du Monde. Du coup, après l'"échec" - qui n'en est pas un puisque, rappelons le, les Bleus ont rempli leur objectif - des Bleus à l'Euro, on se dit que quelque soit le gugusse qui prendra la relève, ça ne changera pas grand chose : sans grand joueur, on ne gagne rien. On a de très bons joueurs (Ribéry, Benzema, Cabaye, Lloris, Ménez...) mais pas encore de grands joueurs. C'est comme ça, il faut s'y faire. Ça ne veut pas dire que ça ne va pas changer... C'est même certain que ça reviendra.

On a également eu la confirmation très nette de l'inutilité quasi totale de ces matches amicaux du mois d'août. Du point de vue des spectateurs et des joueurs en tous cas. Alors que ces derniers ont, dans le meilleur des cas, un match de championnat dans les pattes, voire un ou deux matches de tour préliminaire de coupe d'Europe, ce qui exclue les joueurs étrangers (ils étaient quatre seulement au Havre), quel est l'intérêt de les faire disputer un match amical, même contre une bonne sélection et dans un stade tout neuf, en plein mois d'août entre deux journées de championnat ? Bon courage aux quatre Lillois qui ont joué avant-hier et qui remettent ça dès ce soir en championnat contre Nancy. Notamment à Mathieu Debuchy, qui s'est blessé... Rudi Garcia a du être ravi devant sa télé. Carlo Ancelotti aussi, lui qui a vu son capitaine Jallet jouer 70 minutes au lieu de 45, comme prévu. Mais le PSG ne joue "que" dimanche, lui...

Surtout, ces matches de reprise sont presque à coup sûr des bouses, que la France ne gagne presque jamais en plus. En 2011 : match nul entre la France et le Chili, à Montpellier (1-1). 2010 : le fameux match amical perdu en Norvège avec les remplaçants des remplaçants (2-1). 2009 : match de qualif pour la Coupe du Monde très difficilement gagné aux Féroés (0-1). Il faut remonter à 2008 pour retrouver la trace d'un match aoutien des Bleus intéressant, avec la victoire en Suède, sur un but de Benzema et un doublé de Govou (2-3)... une autre époque, déjà. Et c'était sous Domenech. Et on peut remonter avant pour retrouver d'autres matches de ce genre, dont le seul intérêt est de... non, en fait y a vraiment pas d'intérêt.

Oh si, allez, Deschamps a du trouver de l'intérêt quand même. Déjà, de prendre le pouls de ce groupe qui va devoir relever un challenge complètement hors de portée pour lui, à savoir devancer l'Espagne dans sa poule et ainsi éviter les barrages. Ou au moins faire un excellent parcours et se qualifier directement comme meilleur deuxième, comme la Suède, cette équipe que l'on devait battre facilement à l'Euro paraît-il, l'avait fait pour aller en Ukraine. Dans les deux cas, ça paraît vraiment compliqué, surtout qu'on a déjà vu que la Biélorussie n'était pas une équipe bidon, la Géorgie non plus, ni la Finlande d'ailleurs. Et cette fois, pas d'iles Féroés pour bien s'amuser pendant que les autres gros s'écharpent entre eux. On sera au mastic à chaque match, et il faudra se montrer autrement plus percutant et efficace que mercredi.

L'Uruguay nous a montré à quel point des blocs resserrés nous posaient problème depuis des années, et ça risque fort de se répéter lors des éliminatoires. Difficile d'imaginer la Finlande ou la Biélorussie se jeter à l'attaque au Stade de France, et on a vu à l'Euro à quel point l'Espagne défendait bien et se portait vite vers l'avant. Ce qui était intéressant dans ce match, c'était de voir des joueurs qu'on pressentait depuis un moment en Bleu et qu'on a enfin pu voir à l’œuvre. Et, hormis Mavuba, un peu, aucun d'entre eux n'a déçu. Jallet a arpenté son couloir et délivré quelques bons centres, Capoue a confirmé à la fois son impact physique et sa qualité de jeu vers l'avant, et Yanga-Mbiwa a montré, avec son collègue Mamadou Sakho, qui devait également montrer beaucoup, une connivence mais surtout une qualité de placement et d'intelligence de jeu au-dessus de la moyenne. Avec Koscielny, on peut commencer à enfin espérer en une charnière intéressante, après deux années incertaines avec Rami et Mexès, même si ce dernier n'a déçu que sur la fin. Mais il aurait été aussi intéressant de les voir à l'oeuvre face à Suarez et Cavani, plutôt que face à Abreu et aux restes d'un Forlan qui faisait peine à voir, lui qui culminait sur le toit du monde il y a seulement deux ans...

Deschamps a également ressuscité deux joueurs qui paraissaient définitivement tricards en Bleu, malgré des performances souvent intéressantes en Bleu : Mavuba et Briand. Le premier, malgré un match étonnamment timide, est le meilleur milieu défensif français depuis quelques années, quand le second, raillé pour son inaptitude à marquer des buts (14 l'an dernier, quand même, plus 8 passes décisives !), il est devenu indispensable à l'OL, et son activité et son abnégation pourraient servir beaucoup à l’Équipe de France à l'avenir. J'ai également noté l'excellent match de Franck Ribéry, qui a beaucoup provoqué à gauche, souvent avec réussite. Il a mis trois ans pour se défaire de son complexe en Bleu, mais ça parait loin derrière lui, et c'est tant mieux.

Devant en revanche, c'est toujours le désert. Même si ce n'était qu'un seul match de préparation, ceux - nombreux, un peu trop même - qui réclamaient à cor et à cri l'association entre Benzema et Giroud se sont peut-être rendu compte de l'inanité de cette tactique au haut niveau. Le 4-4-2, en championnat, ça passe, contre l'Uruguay, qui maîtrise le milieu avec ses 5 joueurs, c'est une aberration. On s'est retrouvé avec deux ailiers et deux pointes privés de ballons par l'absence d'un joueur offensif central. Si vous alignez deux milieux défensifs purs dans ce système, vous coupez vos joueurs offensifs du jeu. Ce qui a provoqué cette première mi-temps à se pendre, avec une seule vraie occasion, celle de Yanga-Mbiwa sur corner. C'est un constat simple mais qui a semble-t-il échappé à beaucoup de monde, devant l'urgence, semble-t-il, de voir enfin les deux idoles du peuple alignées côte à côte...

La deuxième période, avec un Capoue qui jouait plus vers l'avant, et surtout avec l'entrée de Gomis, tellement plus mobile et disponible que ces deux prédécesseurs, et celle de Martin, ce qui a permis à l'équipe d'évoluer en 4-2-3-1, a été nettement meilleure, vous l'aurez constaté. Toujours est-il que cette année encore, le meilleur buteur des Bleus n'est pas Benzema (2) mais Ribéry (3). le Madrilène avait déjà été devancé par Rémy l'année dernière, avec les mêmes scores. L'année n'est pas terminée... mais pour l'instant Benzema a la même moyenne de buts par match que Yannick Stopyra (0,3). Vous me direz que je fais une fixette sur Benzema et Giroud, mais c'est en réaction avec le délire collectif qui accompagne ces deux joueurs et leur présumée association fabuleuse, et le statut de star du Real du premier nommé. En deux saisons sous Blanc plus un avec Deschamps, il a joué 23 matches, dont 21 comme titulaire, et a marqué 7 fois, notamment un doublé contre l'Estonie, un but en Albanie et en Bosnie et un but contre le Luxembourg. Les deux seuls buts contre des gros, contre l'Angleterre et le Brésil, l'ont été en amical. Je suis le premier à vouloir qu'un tel joueur réussisse en Bleu, mais avouez qu'il ne m'aide pas beaucoup. Quant à Giroud, j'attends de le voir s'imposer à Arsenal - sans Van Persie, ça peut le faire, même si Podolski a de grosses qualités - et de jouer quelques matches européens avant de vraiment parler de phénomène...

On en saura plus lors du match - capital, comme les 7 qui suivront - en Finlande, en septembre. Déjà on pourra compter sur Ménez, qui aura purgé la pathétique et démagogique suspension qu'il a reçu pour, tenez-vous bien, avoir mal parlé à son capitaine. Parce que d'habitude, les joueurs se parlent toujours bien sur un terrain, ils se disent s'il vous plait et emploient l'imparfait du subjonctif. Vraiment, on marche sur la tête. Les Experts du hand ont le droit de démonter un plateau de télé parce qu'ils ont tout gagné. On voit donc bien où se situe le réel enjeu : gagner ou ne pas gagner, et ne pas bien se comporter ou pas. Zidane a eu le droit de se comporter comme une brute parce que c'était une idole. Arrêtons les de les juger pour les modèles qu'ils n'auraient jamais dû être et contentons nous de le faire sur la seule chose qui compte : le jeu, les résultats.

A plus tard !

mercredi 15 août 2012

Les Visiteurs en folie

Salut à tous !

Me voilà de retour de vacances, avec sur les bras une actualité évidemment chargée en ce mois d'août : la reprise de la Ligue 1 et celle de l'Equipe de France. Chaque chose en son temps, penchons nous d'abord vers le championnat, qui a débuté ce week-end, comme vous le savez.

Il est toujours assez difficile d'analyser une première journée de championnat, notamment parce qu'on ne peut pas se reposer sur des tendances, des séries de victoires ou de défaites, etc. Chaque équipe repart de zéro, certaines avec des effectifs en partie renouvelés, d'autres, comme Bordeaux, Marseille, Lyon ou Nancy, avec quasiment aucunes recrues, et donc une forme collective supérieure qui leur a permit de toutes remporter leur match de reprise. On constatera quand même que Bordeaux est la meilleure équipe sur l'année 2012, devant Montpellier. En revanche, malgré son excellente performance au Parc des Princes, Lorient n'a remporté aucun de ses 5 derniers matches (2 nuls, 3 défaites), tout comme Toulouse (4 nuls, 1 défaite) et surtout Saint-Étienne (1 nul, 4 défaites). Deux mois de vacances, ça ne suffit pas toujours à régénérer des équipes. Attention quand même, parce que ces constatations pourraient vite être battues en brèche lors de la prochaine journée...

On a eu droit à 24 buts, un chiffre moyen, surtout par rapport à la moyenne de la saison dernière (2,52). Forcément, quand vous signez cinq 1-0, difficile de rentabiliser le 2-1, le 2-2 et les deux 3-2 des autres matches. Mais le fait marquant de cette première journée est le nombre hallucinant de victoires à l'extérieur (7), contre une seule victoire à domicile, celle de Nancy contre Brest, obtenue à la dernière minute sur une bourde de Thébaux (1-0)... espérons quand même que ce ne soit qu'un accident, parce que les victoires à l'extérieur sont rarement le fruit de démonstrations collectives et d'envolées offensives, plutôt de bloc bien resserrés et de contre-attaques rapidement menées, ou de buts sur coup de pied arrêtés. Bref, des matches chiants, pour la plupart, même si les victoires de Bordeaux et Bastia à Evian et Sochaux (2-3) sont de bonnes exceptions.

La Ligue 1 s'offre par ailleurs un duo de meilleurs buteurs plutôt détonnant. D'un côté, le néo Parisien Zlatan Ibrahimovic, super starisé et qui a su répondre présent pour sortir d'affaire un PSG une nouvelle fois en difficulté dès qu'il s'agit d'accueillir les contres du FC Lorient (2-2). De l'autre, Toifilou Maoulida, 33 ans, une vieille connaissance de la Ligue 1. Pour son 337e match parmi l'élite, où il a évolué sous les couleurs de huit clubs à présent, il a porté son compteur de buts en Ligue 1 à 67. Avec ses 39 buts en 3 saisons de Ligue 2, ses 4 buts européens et ses 28 buts en Coupe, il a dépassé les 130 buts en carrière... pas mal pour un joueur le plus souvent décrié pour ses ratés devant le but malgré une vitesse qui lui a permit de jouer, même brièvement, parmi certains des meilleurs clubs de France (Marseille, Monaco). En tous cas, son doublé à Sochaux (2-3) le replace dans une lumière dont on le croyait définitivement hors de portée après son départ à Bastia en 2011. C'est aussi le cas de son coéquipier Jérôme Rothen...

Les buteurs européens se sont bien comportés, puisqu'ils ont fait aussi bien que les inévitables africains (4 buts). Merci donc au Suèdois du PSG, alors que son pays n'avait marqué aucun but en Ligue 1 l'année dernière, mais aussi au Danois Wass et au "Polonais" Obraniak. En revanche, le Brésil confirme ses débuts souvent difficiles, avec le seul but de l'Ajaccien Eduardo à Nice (0-1). Pas sûr que les Brésiliens puissent se remettre du départ probable de Michel Bastos, un de leurs meilleurs pourvoyeurs ces dernières années. Et je ne parle pas de celui, éventuel, de Nene, qui avait marqué un tiers de leurs buts l'année dernière (21 sur 65)... Dans le même temps, même si elle n'a pas marqué durant cette première journée, l'Argentine s'est encore renforcée avec l'arrivée de Lavezzi, en plus des Pastore, Lisandro et autres Monzon ou Civelli, qui avaient échoué à 20 buts des Brésiliens l'année dernière. Pourquoi pas une victoire des Gauchos cette année, après quasiment 20 ans de domination ininterrompue de leurs voisins lusophones, hormis en 98 et 99 ?

Pas de buts des moins de 21 ans, notamment parce que Saivet (Bordeaux) n'est plus éligible, et que Hazard a quitté la France. En revanche, les plus de 31 ans se sont régalés, avec 4 buts, dont deux pour Maoulida, ainsi que ceux d'Eduardo et... Cheyrou, 31 ans cette année. Et oui, le temps passe... On a également eu droit à deux coup-francs, performance suffisamment rare pour être soulignée. Bravo à Wass et Mollo, continuez comme ça, le championnat manque vraiment trop de bons tireurs (3% l'année dernière). Quant à Rennes, qui était déjà une des trois équipes, avec Auxerre et Sochaux, qui avaient encaissé le plus de buts de leurs anciens joueurs (le dur destin des clubs formateurs...) avec 5 chacun, le Lyonnais Gourcuff, formé en Ille-et-Villaine, est venu nourrir la tradition... Il a été le seul.

Enfin, à noter la grosse performance des remplaçants, avec 5 buts à leur actif. Maoulida (2 fois), Pedretti, Hamouma et Ben Yedder ont donc prouvé qu'il allait falloir compter sur eux cette saison. En même temps, on s'en doutait un peu pour les trois premiers, qui ne seront sans doute pas souvent remplaçants cette saison... Du coup, on a eu droit à beaucoup de buts dans le dernier quart d'heure (8, soit 33 %), ce qui a permit à Bastia, Lille, Marseille et Nancy de l'emporter, et au PSG d'accrocher un nul salvateur. Il n'empêche que le PSG prend la peu glorieuse dernière place des équipes qui ont le plus mené au score, avec -85 minutes... le club parisien n'avait déjà pas vraiment brillé à ce classement l'année dernière (3e derrière Montpellier et Bordeaux), avec déjà une fâcheuse manie d'être mené avant de réagir. Ça pourrait encore lui coûter cher cette année.

Allez, assez pour aujourd'hui, on se revoit demain pour le match des Bleus !