samedi 16 juin 2012

La France en deux éclairs

Bonjour à tous,

Je reviendrais dans un autre post sur la mort, très triste et surtout très brutale, de Thierry Roland. En attendant, revenons un peu sur cet Euro qui entame sa dernière ligne droite avant les quarts de finale, déjà. Et puis, comme il y a 4 jours, je reviendrais également sur le match très abouti des Bleus.

Une avalanche de buts

En quelques lignes...

- En 8 matches, et 26 buts (soit 3,25 buts par matches !) on est passé de 2,5 buts à 2,88, un record depuis 1976 ! Depuis le début de cet Euro, il n'y a pas eu de 0-0, deux 1-0 et cinq 1-1 (31,25 %), mais aussi trois 2-1 et deux 3-2. Il n'y a eu que quatre équipes qui n'ont pas réussi à marquer un but lors d'un de leurs matches : les Pays-Bas contre le Danemark (0-1), le Portugal contre l'Allemagne (0-1), l'Irlande contre l'Espagne (0-4) et l'Ukraine contre la France, hier (0-2). La moyenne risque forcément de baisser lors des matches à élimination direct, mais on a déjà pris pas mal d'avance pour battre les deux derniers Euros, qui émargeaient à 2,48. Il faudrait tourner à moins de 2 par matches sur le reste de la compétition pour qu'on n'y parvienne pas...

- On a trois meilleurs buteurs, là aussi c'est pas banal, avec Gomez, Mandzukic et Dzagoev (3 buts). On a eu droit à six doublés, autre record à ce stade de la compétition. Le nombre de buts de la tête est très important (14, soit plus de 31 %), au détriment des buts du gauche (9, soit 20 %), malgré les efforts des Français dans ce domaine hier. Même Van Persie a marqué du droit... Le club le plus représenté, grâce aux performances de Mandzukic, est étonnamment Wolfsburg (4 buts), devant le Bayern, le CSKA Moscou de Dzagoev et Manchester City (3). Arsenal, Barcelone ou Chelsea sont à deux, la Juve, Liverpool, Manchester United, Milan, le Real ou... le PSG, seul club français représenté grâce au but de Jérémy Ménez, à un. Par pays, l'Angleterre a récemment pris le large (14) devant l'Allemagne (9) et la Russie (5). L'Espagne, mal représentée pour l'instant par Barcelone et le Real (Benzema et Ronaldo à zéro but), puisque ses buteurs jouent tous en Angleterre, sauf Fabregas, suit avec 4 buts, devant l'Italie (3).

- On a également trois meilleurs passeurs, Schweinsteiger, Silva et Benzema (2). Le taux de buts sur passe dans le jeu reste de très bon niveau (60 %). Quatre équipes, l'Allemagne, la France, la République Tchèque et la Pologne, tournent à 100 % dans ce domaine.

- L'Allemagne est la seule équipe qui a remporté ses deux matches, et elle n'est pas qualifiée pour autant, ce qui montre à quel point le plateau est équilibré, hormis pour la Suède et l'Irlande, déjà éliminées avec deux défaites. Les Pays-Bas ont le même bilan mais ne sont pas éliminés, eux... six équipes comptent 4 points, et quatre, 3 points, ce qui veut dire qu'il y aura des surprises, et des déçus chez les équipes qui se croient bien placées. Comme la France, par exemple !

- Enfin, l'anomalie continue dans la répartition des buts par quarts d'heure. Le dernier d'entre eux, qui d'habitude concerne entre 22 et 25 % du total, est en berne : six buts seulement, soit 13 % seulement, le deuxième plus mauvais total devant le premier quart d'heure de la première mi-temps (5). Celui de la deuxième mi-temps est en revanche en pleine forme : 13 buts, soit 28 %, ont été marqués entre la 46e et la 60e minute, dont les deux de la France hier, ainsi que 2 des 5 buts d'Angleterre-Suède. Preuve que les équipes reviennent requinquées et motivées des vestiaires... sauf les défenseurs.

Des ailes françaises fortes

Pour la France, à présent... Elle a vraiment sorti un bon match. Si Jérémy Ménez ou Yohan Cabaye avaient connu un petit peu plus de réussite, elle aurait écrasé une équipe ukrainienne qui ne fut que deux ou trois fois dangereuse, notamment par Shevchenko, le seul à bouger devant, et habile à profiter de l'immobilisme d'Adil Rami, une nouvelle fois inquiétant hier, et pris le large à la différence de buts sur l'Angleterre. Cette dernière devra faire aussi bien contre l'Ukraine pour chiper la première place aux Bleus, si ces derniers battent la Suède. Et comme le deuxième de ce groupe risque fort de devoir affronter l'Espagne en quarts de finale... Il faudrait mieux assurer le coup, avec une victoire large par exemple.

Chez les satisfactions, on a Gaël Clichy, qui a montré qu'il était désormais un candidat sérieux à le succession de Patrck Evra. On peut dire ce qu'on veut, mais avoir en magasin les deux latéraux gauches titulaires des deux clubs de Manchester, larges leaders en Angleterre, ce n'est pas rien. Clichy convainc plus mais Evra est semble-t-il plus sûr... ne vous inquiétez pas, ne soyez pas impatients, le temps fera son œuvre...

Gros match également des milieux, à commencer par Diarra, qui a parfaitement profité de la blessure de M'Vila pour prendre une place qu'il aura du mal à céder. Puissant, bien placé et même bon relanceur, il protège bien la défense et oriente bien le jeu. On y croyait plus mais il est revenu... Cabaye, lui, confirme ses grosses qualités de combattant et de footballeur, avec ce but plein de sang-froid. Un futur patron.

Blanc a légèrement changé son système, et il m'a semble-t-il écouté - mais peu de chances qu'il lise ce blog, c'était sûrement de la télépathie -, en plaçant un joueur en soutien de Benzema. En fait, il a fait exactement ce que j'ai dit : enlever Malouda, mettre Nasri vraiment derrière l'attaquant madrilène et placer Ménez, Ben Arfa ou Valbuena côté droit, ce qui donne un 4-2-3-1 plus équilibré. Il a choisi le Parisien, et bien lui en a pris. S'il a raté une grosse occasion en première mi-temps et s'est vu refuser logiquement un but, il a surtout sorti un match énorme d'activité, avec beaucoup de dribbles réussis, des différences réalisées avec aisance, des kilomètres parcourus, et ce but plein de sang-froid comme il en a mis quelques uns cette saison avec le PSG. Revenir en France et acquérir un maximum de temps de jeu et de confiance lui a fait un bien fou : il est moins fouillis, plus efficace et toujours aussi spectaculaire. Comme il fait la gueule, même quand il marque, les gens ne l'aiment pas, mais c'était aussi le cas de Thierry Henry finalement... tant qu'il sera efficace, ça compensera un peu. Puisque les gens veulent vraiment juger les sportifs à leur propension à sourire plutôt qu'à gagner des matches ou des trophées...

Devant, Benzema, bien soutenu, a moins dézonné, même si ses deux passes décisives, dont la deuxième est remarquable quoiqu'un peu chanceuse, proviennent justement d'un dézonnage. C'était ça l'avantage de mettre un joueur de plus dans sa zone : quand il quittait cette dernière, celle-ci n'était plus vide, ce qui maintenait la pression sur la défense ukrainienne. Cabaye en a pleinement profité, tout comme Nasri, moins présent que ses compères mais utile quand même.

Et que dire de Ribéry ? Qu'attendait donc le Bavarois pour retrouver ses jambes, et redevenir cet ailier inarrêtable qu'il n'avait jamais cessé d'être outre Rhin, mais qui avait quasiment épuisé le contingent de ses rares défenseurs en Bleu ? Même moi, qui n'ai jamais cessé de le défendre quand ça allait mal pour lui, commençait à réclamer que Ménez lui succède dans son couloir ? Le fantôme qui a traversé plus de deux saisons en Bleu (aucun but, 1 passe, en 15 sélections en 2010 et 2011) était devenu un poids pour les Bleus, qui s'en est sorti sans lui. Mais depuis le début de la préparation, il est juste incroyable. Sur ces cinq matches, et hormis hier, paradoxalement, il a toujours été décisif, signant trois buts et deux passes décisives. Surtout, il a fait des différences dans son couloir que peu d'ailiers français ont du réussir dans l'histoire des Bleus. Bref, les deux latéraux ukrainiens ont dégusté.

C'est le problème de ces attaquants excentrés, qui tentent beaucoup de dribbles, qui sont critiqués quand ça rate mais qui sont adulés quand ça marche. Pour ma part, je considère que ces joueurs là sont indispensables à un collectif, parce que sur dix tentatives, si deux réussissent, ça peut faire but à chaque fois. Et même s'ils n'y arrivent pas sur un match, ça réussira peut-être sur le suivant. Il faut un collectif fort, et il faut des individualités fortes. Barcelone en est le parfait exemple : un collectif, et un génie du dribble et du but. Ménez et Ribéry resteront toujours loin de Messi, mais ils en sont quand même des cousins de jeu. Les deux sont en forme et passent plus souvent que d'habitude, pourquoi s'en priver ? Et même s'ils ne passent plus, il faut être patient avec eux, parce qu'on sait qu'ils ont le talent pour rebondir.

Voilà maintenant un seul nul suffit contre la Suède pour passer (ce qui nous qualifierait avec 5 points, alors qu'il pourrait y avoir un éliminé à 6 points dans le groupe de l'Allemagne !). Mais comme je l'ai dit, ce serait dommage d'abandonner la première place à l'Angleterre, et se fader l'Espagne en quarts de finale...

Allez, à plus tard !

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