mercredi 1 février 2012

Le jour le plus long

Salut !

Voilà, ça y est, on en parle plus, c'est réglé : le mercato est terminé. Plus le droit de recruter, même des chômeurs, qui en ont malheureusement pour cinq mois supplémentaires de galère. L'équipe de l'UNFP aura une nouvelle fois une grosse allure l'été prochain, au moment de jouer des matches amicaux, puisqu'elle pourra encore s'appuyer sur environ 20 % de la profession...

Pour le reste, contrairement à l'adage bien connu, on ne s'est pas ennuyé durant ce mercato hivernal. J'ai compté 44 mouvements rien qu'en Ligue 1, soit un et demi par jour, et plus de deux par clubs. Soit à peu près le même rythme que le mercato estival... qui dure quatre mois, d'où l'impression que ça bouge plus.

Je ne voudrais pas faire doublon avec le post que j'ai déjà laissé sur le sujet du mercato hivernal qui, s'il ne me paraît indispensable, n'est pas dénué d'intérêt. En tous cas, il n'est pas aussi insipide qu'on veut bien le faire croire, même si on peut considérer qu'il fausse la suite de la compétition, et que le départ de Nolan Roux à Lille, par exemple, a modifié en plein le déroulement de la dernière journée de championnat, entre des Brestois démunis en attaque et des Lillois redevenus miraculeusement efficaces...

Le dernier jour du mercato est toujours fascinant, en tous cas instructif : après un mois de tractations, de dénis, d'annonces, de certitudes battues en brèches, de la prudence revendiquée à l'ambition déçue, on a l'impression que les clubs cèdent soudain à la panique, à l'urgence de la situation, après avoir longtemps attendu. Malgré tout, avec six arrivées hier, ils ont été plus sages que l'an passés (neuf, dont trois à Saint-Etienne et deux à Monaco, pour des échecs retentissants, hormis Aubameyang).

Par clubs, on constate qu'hier, alors qu'il semblait déjà bien fourni en attaque avec Ilan, qui n'avait pas démérité en première partie de saison (4 buts), et Eduardo, et un système à une pointe, le promu ajaccien a rajouté une nouvelle arme à son attaque, l'ancien Monégasque et Stéphanois David Gigliotti. Choix étonnant pour le moins que de récupérer un joueur en échec sportif total depuis plus de quatre années, et son départ de Troyes à l'ASSE, après une saison honnête en Ligue 1 (9 buts, à 21 ans). Depuis, Gigliotti a marqué 13 fois, dont 7 en 41 matches de Ligue 2, et aucune en... 4 matches avec Arles-Avignon, avant-dernier à l'étage d'en-dessous. La définition même du pari improbable, mais qu'attendait-on de l'arrivée d'Eduardo avant qu'il ne claque deux fois en deux matches de championnat ?

A Auxerre, après l'arrivée de Kapo, qui ressemble également beaucoup à une solution par défaut (26 matches joués en deux ans et demi, deux buts), et dans l'ambiance charmante que les "anciens", Bourgoin, Hamel et Roux, ont su instaurer dans un club qui restait pourtant sur une participation miraculeuse à la Ligue des Champions, on a recruté en catastrophe le Rennais Mandjeck, sans doute pour compenser l'absence à long terme de Coulibaly, même si le Camerounais est plutôt un milieu défensif, à la base. Mais ce genre de transferts hasardeux est assez courant à cette époque de l'année... Que penser en effet de l'arrivée d'Issam Jemaa à Brest ? L'attaquant tunisien, fin technicien, est pourtant un des pires attaquants de Ligue 1 devant le but de ces cinq dernières années (20 buts en 116 matches, dont 58 titularisations, un but toutes les 279 minutes...), mais les entraîneurs de Ligue 1 persiste à vouloir s'appuyer sur ses services... il est vrai que son bilan en sélection est d'une toute autre teneur : 26 buts en 60 matches ! Qui sait, à l'image de Dennis Oliech, lui aussi convaincant avec le Kenya, il finira peut-être par se révéler un jour ou l'autre... en même temps, Nolan Roux ne marquait pas beaucoup plus en Bretagne...

A Lorient, l'arrivée de Wesley Lautoa (Sedan) est dans la droite ligne des habituels paris de Christian Gourcuff en matière de joueurs de Ligue 2, voire de plus bas, même si, cette année, sur 14 arrivées au total (!), seulement quatre joueurs sont concernés (Chaigneau, du Poiré sur Vie, Douniama, de Guingamp, Touré du PSG B, et Lautoa), contre six de l'étranger. Ce qui explique peut-être le fait qu'on ne reconnaît pas vraiment l'habituel jeu des Merlus, qui ressemble plus aujourd'hui à un conglomérat d'individualités peu complémentaires. Toujours est-il que le profil du nouveau venu est un énième exemple de la qualité du foot amateur en France : né et formé à Epernay, en CFA, il a ensuite passé deux ans à Compiègne, au même niveau (2008-2010) avant de s'imposer à Sedan, en Ligue 2, sans transition aucune. Il fait donc encore mieux que Ribéry ou Valbuena, qui eux avaient tout de même fréquenté des centres de formation avant de se relancer en National. Dans ce domaine, il épouse plutôt la trajectoire (ainsi que le profil, voire le physique) d'Adil Rami, qui était jardinier à Fréjus tout en jouant dans l'équipe locale avant d'arriver à Lille... Corgnet (Dijon) et Faubert sont dans le même cas.

La star de ce 31 janvier, c'est évidemment Thiago Motta, qui a quitté l'Inter Milan pour le PSG, le club parisien poussant le snobisme à repousser de 24 heures la présentation à la presse de sa nouvelle tête de gondole histoire de ne pas être noyé dans les autres transferts... cette fois, contrairement à Maxwell et Alex, qui l'ont précédé durant ce mois de janvier, il ne s'agit pas vraiment d'un remplaçant en quête de temps de jeu. Après n'avoir pas réussi à s'imposer à Barcelone et à l'Athlético Madrid, le Brésilien deviendra Italien (et même international azzuro, ce qui en fait deux à Paris, avec Sirigu) en passant une saison au Genoa, puis deux et demi à l'Inter Milan, où il était pleinement titulaire. Pour preuve, son prix (10 millions d'euros), assez élevé pour un milieu défensif, même s'il est comparable à celui de Matuidi (8 millions), jeune international français... Reste que si le PSG a renforcé son axe défensif, il n'a pas trouvé sa fameuse pointure en attaque. Il va donc devoir faire avec ces deux avant-centres internationaux, dont le deuxième meilleur buteur du championnat, Gameiro, sans parler de Nene (9 buts aussi) et Ménez (6 passes décisives)... Dure, dure, la vie de grand club hein !

Enfin, dernière arrivée tardive en France, celle de Jonathan Brison (Nancy) à Saint-Étienne. Le cas typique du bon joueur de Ligue 1, formé dans un club pour lequel il a disputé 276 matches en 10 ans, un bon petit gaucher polyvalent qui ne devrait pas faire de mal aux Verts, qui galèrent depuis le départ de Dabo pour trouver un bon latéral gauche, même si Ghoulam est un élément d'avenir. Qui ne devrait donc pas faire de vieux os dans le Forez... c'était aussi une façon d'assurer le coup pour la saison prochaine.

En revanche, personne n'est arrivé à Lyon et Marseille, ce qui n'a pas du arriver depuis des lustres... alors de deux choses l'une : soit c'est reculer pour mieux sauter, soit c'est la fin d'une époque. On en saura plus dans quelques mois, à la jointure des deux saisons.

Du coup, les 20 équipes sont dans leurs configurations finales, elles ne changeront plus jusqu'en mai. Un nouveau championnat commence... mais pas sûr que ce dernier jour ait véritablement bouleversé les forces en présence.

A plus tard !

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