jeudi 12 janvier 2012

La Coupe de la Ligue, cette incomprise

Salut à tous,

Je ne sais pas vous, mais j'ai l'impression qu'on a eu droit à des quarts de finale de la Coupe de la Ligue d'excellent niveau, d'une manière générale. Je ne suis pas spécialement un "Thirietphile", mais avec 3,06 buts par matches depuis le début de la compétition, on peut dire ce qu'on veut sur cette fameuse "coupe en bois", mais pas qu'on s'y ennuie quand on la regarde. En tous cas, pas souvent. Si on se base sur ce seul chiffre de la moyenne de buts par matches, la Ligue 1 marquant un demi but de moins par matches en moyenne (2,55), un chiffre qu'elle n'avait pas atteint depuis 10 ans, on peut considérer la Coupe de la Ligue comme "regardable", au minimum. Après, qu'elle encombre le calendrier et qu'elle doublonne la Coupe de France, c'est autre chose...

Certes, comme dans toutes les compétitions du monde, il y a toujours des perles de nullité, à l'image de ce Le Mans-Lorient durant lequel il était difficile d'énumérer le nombre d'erreurs techniques et de ratages entre deux équipes qui ne sont pas dans les meilleures dispositions actuellement. Le Mans est en train de couler sportivement et financièrement en Ligue 2, après avoir raté la montée pour quatre buts la saison dernière ; quant au FC Lorient de Christian Gourcuff, donneur de leçon un peu rapide après la victoire inaugurale des Merlus au Parc des Princes (0-1), il semble payer sa politique de relance des joueurs en difficulté : après de bons débuts, Jérémie Aliadière a repris son abonnement annuel à l'infirmerie, où il y a rejoins un absent de longue date, Julien Quercia ; et les jeunes Gunners prêtés par son ami Arsène Wenger, Campbell et Sunu, ont bien du mal à faire oublier les duettistes désormais diamétralement opposés, Amalfitano (Marseille) et Gameiro (PSG). Résultat, le jeu lorientais, qui a ravi la Ligue 1 pendant plusieurs années, semble en stand by. Une frappe puissante de Sunu, en deuxième mi-temps, a cependant suffit à des Lorientais quelconques de s'en sortir face à des Manceaux dont seul le stade flambant neuf semble encore au niveau. Dommage, il est vide.

Les trois autres matches ont ravi les amateurs de football offensif, mais n'ont pas du améliorer les systèmes cardio-vasculaires des entraîneurs concernés. Seuls Franck Dumas et Didier Deschamps ont passé une soirée tranquille, du moins sur le plan de la tension, puisque mardi soir, entre des Caennais également en grande difficulté depuis la fin de l'année dernière, et des Marseillais qui surfent sur d'excellents résultats depuis plusieurs mois, et malgré l'absence des frères Ayew et de Souleymane Diawara, l'affaire fut pliée en vingt minutes, le temps que Valbuena, sur un coup-franc magistral, et Rémy, après une superbe remise en pleine course d'Amalfitano, trompe un Bosmel aussi peu inspiré sur le pré que chez le coiffeur. Autant Neymar promet une bonne décennie d'émotions fortes aux amoureux du football, autant il fait déjà très mal à ces derniers, s'ils s'avèrent sensibles aux coupes de cheveux discutables... En deuxième mi-temps, Valbuena confirmait qu'il était peut-être, avec Karim Benzema, le joueur le plus en forme de ces deux derniers mois en inscrivant un but tout en finesse. Marseille, double tenant du titre, et qui a longtemps nargué le PSG pour son amour des coupes et son palmarès artificiellement gonflé par ses trois succès dans la compétition, semble vraiment avoir pris goût à son trophée en plastique... Malgré ses absents africains et la méforme de Gignac ou Lucho, il va falloir surveiller la remontée au classement du club phocéen, toujours candidat - par obligation financière - à une place en Ligue des Champions.



Hier, hormis la soupe servie dans la Sarthe, les deux autres matches de la journée ont débouché sur deux superbes spectacles, on peut le dire. Pourtant, entre Nice et Dijon, ce n'était pas gagné. Mais les matches de bas de tableau de Ligue 1 ne débouchent manifestement pas toujours sur des purges durant lesquelles les protèges-tibias sont mis à rude épreuve, et qui sont en général réglés sur un ou deux coups de pied arrêtés, quand y a des buts. Non, là on a eu droit à cinq buts sur six plutôt agréables à regarder (je vous épargne le penalty de Bauthéac), à l'image de la tête décroisée en extension de Guerbert sur un centre de l'extérieur du pied de Bamba, de la pichenette de Mounier sur une déviation subtile de Dja Djedje, de la passe toujours de l'extér de Corgnet pour un Jovial opportuniste, de cette autre déviation de Gomis pour le but plein de maîtrise de Civelli, ou du coup-franc surpuissant sous la barre de Monzon, qui ne sait donc pas que tirer des penaltys. Pas de quoi non plus alimenter les réseaux sociaux, mais pas de quoi non plus faire la fine bouche : les rares téléspectateurs à cette heure ci en semaine (17h) se sont régalés. Du moins, s'ils n'ont pas trop fait attention aux commentaires catastrophiques de Kader Boudaoud et d'Emmanuel Petit, qui auront plus tard en échos ceux des duos Montel-Le Glou et Gravelaine-Lévêque... Le dénouement, aux tirs aux buts, fut cruel pour des Dijonnais supérieurs sur le plan du jeu, mais toujours aussi friables en défense malgré l'apport du milieu ghanéen Bennard Kumordzi, venu de Panionios.

Enfin, le choc, pas vraiment tant attendu mais qu'on pouvait tout de même considérer comme une finale avant l'heure, entre Lyon et Lille, aurait pu accoucher d'une souris après l'expulsion sévère de Dabo après 11 minutes de jeu ! L'ancien stéphanois est en passe d'acquérir une étrange réputation de joueur violent, après son expulsion six minutes seulement après son entrée en jeu durant le dernier derby contre Saint-Étienne (2-0), lui qui n'avait été expulsé qu'une fois dans sa carrière jusque là... Les Lyonnais, privés de quatre défenseurs centraux de métier au coup d'envoi, semblaient partis pour une soirée galère, confirmée par le but, splendide lui aussi, de Cole après 28 minutes.

Mais les Lillois, invaincus sur le plan local depuis le mois d'août, allaient évoluer en configuration Ligue des Champions, c'est-à-dire en dominant les débats sur le plan de la possession, leur habituel point fort, mais en se montrant incapable de le concrétiser devant les buts adverses. Une quinzaine de tirs pas toujours dangereux dangereux, du tricotage façon Phildar dans tous les coins du terrain, mais aucune présence devant le but qui aurait de toutes façons été inutile, puisque pour une fois les centres, côté nordiste, furent très peu nombreux.

Les Gones, de leur côté, ont une nouvelle fois démontré qu'à défaut de génie, hormis celui présent dans les pieds du latéral droit d'un soir, Bastos, et ceux de Lisandro Lopez, ils possèdent une soif de vaincre et un mental que peu d'équipes en France peuvent leur opposer. A dix contre onze pendant 70 minutes, jusqu'à l'expulsion de Debuchy (83e), Lyon est revenu au score avant la pause grâce à Kallström, buteur du droit après qu'Enyeama ait repoussé comme il pouvait un coup-franc de Bastos (41e), puis par Lisandro, après un numéro exceptionnel de Bastos sur son côté droit (66e) ! Que ce serait-il passé si Lyon avait évolué à onze durant tout le match, sachant que durant les dix minutes précédent ce carton rouge finalement sans conséquence, les Lillois s'étaient montré autrement plus dangereux que pendant les 80 minutes suivantes ? Le football, cet insondable sport dont l'analyse est le plus souvent vaine...

Avant les demi-finales prévues à la fin du mois (Lorient-Lyon et Marseille-Nice), place à la Ligue 1 qui effectue son retour ce week-end. On épiera évidemment les véritables débuts de Carlo Ancelotti avec un PSG quelconque, voire chanceux à Locminé, en Coupe de France (1-2), mais aussi comment Marseille et surtout Lyon et Marseille, respectivement opposés à Lille et Montpellier (!), auront récupéré de leurs émotions...

A plus !

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